… une bande dessinée copieuse et didactique. "Nous voulions toucher le grand public, ce pour quoi la li!érature académique classique n'est pas la mieux positionnée."
…”Au cœur de l'ouvrage? La question de la démocratie en entreprise. Une association incongrue? Suivez le fil.
L'entreprise n'est-elle pas l'antre de la sphère privée, là où s'arrête la portée de l'action publique? Au contraire. "Si l'on prend l'histoire au sérieux, avance Isabelle Ferreras, la meilleure définition sociologique que l'on puisse donner d'une grande entreprise, c'est une entité politique." Avec comme exemple paroxystique les tentaculaires entreprises supranationales qui peuplent le vaste monde économique. Devenues des entités politiques à l'aune desquelles nos États font figure de nains. “Parce qu'elles gouvernent le présent, que ce soit via les algorithmes des réseaux sociaux ou la possibilité d'accorder, ou non, l'accès à des satellites dans le cadre d'une guerre.”
…Gouvernent le présent, et façonnent l'avenir. En développant des intelligences artificielles. En poursuivant, comme si de rien n'était, l'exploitation des ressources. "Il faut se rendre compte que nous avons dépassé la sixième des neuf limites planétaires, pour entrer dans une zone d'incertitude totale." De quoi déstabiliser les démocraties politiques, réduites à une "incapacité de gouverner" et auxquelles échappent les bases fiscales. "Comment se préoccuper du bien commun lorsque l'on a pour seul horizon le retour sur investissement pour le capital?"